Fablab. Le mot ne vous dit peut-être pas grand-chose. Pourtant, il y en a un à Corte depuis cet été, dans les étages inférieurs du Palazzu. Pas encore totalement installé, il est vrai, mais machines et designer ont commencé à prendre place pour animer le lieu.
Un fablab, soit fabrication laboratory en VO, c’est un endroit un peu magique, où vous pourrez voir des objets se créer devant vous. Un moyen de constituer sa propre caverne d’Ali Baba. Seule limite : l’imagination. Autant dire aucune ou presque. “De toute façon, assure Lucia Simeoni, on trouvera toujours une solution pour fabriquer l’objet. Même si ça ne sera pas forcément très orthodoxe.”
Des machines sortiront des objets conceptualisés par ordinateur. Un vrai tour de magie.
Dans le fablab cortenais, on trouvera notamment un espace de conception, des ordinateurs et logiciels, des logiciels de modélisation et de codage, d’une part. Et pour donner vie à tout cela, des machines de prototypage et fabrication viennent compléter le dispositif : imprimante 3D, découpe laser, fraiseuse numérique, brodeuse numérique, découpe vinyle… Bref, largement de quoi faire.
Donner corps aux idées
Le but ? Que les personnes avec des idées trouvent les moyens de leur donner corps sous forme de prototype. “Le principe que nous voulons appliquer est celui de se remettre à fabriquer des choses, que les gens ne restent pas dans une théorie, mais au contraire qu’ils puissent voir concrètement à quoi l’objet qu’ils ont en tête peut ressembler”, développe Vannina Bernard-Leoni, directrice de la Fondation universitaire, qui est à l’origine du projet.
Le fablab cortenais n’est pas encore tout à fait opérationnel. Il le sera “en version bêta” d’ici un petit mois, et sera accessible gratuitement à tous les publics jusqu’en début d’année. Ensuite, il sera toujours ouvert à tous les publics, mais selon certaines modalités. “La semaine du Fablab, sur six jours, sera découpée en trois parties : deux jours pour les étudiants et enseignants, deux pour les professionnels et artisans et enfin, deux pour le grand public.” L’outil sera payant à partir de février, mais avec des tarifs abordables : “En fait, on pourra louer le temps d’utilisation des machines et le designer”.
Car Lucia Simeoni, qui pilote les engins pour le moment, est designer. Mais pas que. Dans le jargon, elle est même “fabmanager”, autrement dit la personne qui fait fonctionner les machines. Bien plus qu’en appuyant sur un simple bouton. “Nous avons voulu quelqu’un qui sache aussi créer, qui ait cette culture. Ce qui n’est pas vraiment la norme dans les fablabs”.
Son rôle dans le fablab ? Guider les visiteurs, leur expliquer comment utiliser tel ou tel outil. “Ce profil était important pour faire le lien entre l’idée et la main qui la réalise. Cela nous tenait à coeur”, insiste Vannina Bernard-Leoni.